Actu-Juridique.fr publie ce 23 septembre un entretient avec Hugo GEORGES, tout juste nommé ‘juge placé’ dès sa sortie de l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM).
Ce jeune magistrat dit savoir le désamour dont souffrent sa profession et son institution, proclame au nom de l’ensemble de ses collègues son ambition de rendre une ‘justice de qualité’, et la nécessité de le faire savoir.
Une justice de qualité, c’est sans doute déjà une justice rendue dans des délais plus acceptables. Ce constat et cette aspiration sont des leitmotivs dans la profession puisqu’ils appellent à la reconnaissance de la surcharge de travail et à l’attribution de moyens supplémentaires à la justice.
Mais outre l’aspiration à une ‘justice de qualité’, ces résolutions communiquées au sortir de deux ans et demi de formation à l’ENM témoignent de l’attention de la profession à la revalorisation de son image dans la société.
Peut-être faut-il alors aussi accepter de chercher dans l’origine de ce désamour un dépit ; celui pour le justiciable de trop souvent ne pas voir les apparences qui devraient être celles du juge : impartialité, probité,… ; respect de la loi et des libertés fondamentales dont on le voudrait le garant ; principes démocratiques dont il se réclame.
Car ne nous y trompons pas ; la justice n’est pas une administration quelconque. Si chacun se réjouirait bien sûr qu’elle fonctionne mieux, le véritable enjeu est ailleurs. Y a-t-il déjà simplement un sentiment de Justice ? Le pouvoir de cette administration est-il perçu légitime ? Y a-t-il dans la population que M. Hugo GEORGES s’efforce de convaincre un sentiment de Justice ou un sentiment de dictat injuste ?
Ainsi, s’il veut contribuer à redorer l’image du juge auprès de la population, M. Hugo GEORGES ne pourra se contenter d’ajuster quelques boulons et de huiler abondamment pour qu’elle fonctionne mieux la machinerie complexe qu’est le système judiciaire ; pour défendre la légitimité de son institution, pour redonner foi en celle-ci à la population, il devra avant tout au quotidien – dans chacun de ses actes publics, dans chacune des décisions qu’il prendra « au nom du peuple français » – montrer qu’il incarne les valeurs fondamentales dans lesquelles ce peuple veut pouvoir se reconnaître.
Lien presse : Hugo Georges : « La population doit savoir que les magistrats veulent rendre une justice de qualité » !
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